Les Femmes en finance : Geneviève Blouin, Présidente et fondatrice d’Altervest

Série de portraits – Les femmes en Finance : Découvrez Geneviève Blouin, Présidente et fondatrice d’Altervest et analyste financier agréé (CFA) et analyste technique agréé (CMT). Elle est responsable de la gestion tactique et du développement d’affaires pour la firme. Elle a acquis plus de 20 ans d’expérience reliée à la gestion de portefeuille.
Elle a été reconnue par le magazine Première en Affaires comme une des huit femmes en finance incontournable au Québec en 2015. Reconnue pour ses compétences en dérivés elle a été appelée à siéger sur le chantier de dérivés de finance Montréal en 2013-2014.
Elle a fondé un organisme à but non lucratif en 2014 : le Conseil des Gestionnaires en Émergence qui a pour mission de promouvoir les entrepreneurs en gestion d’actifs et de les aider à croitre localement et internationalement. Les portefeuilles de gestion privée gérés chez Altervest incluent d’ailleurs plusieurs fonds gérés par des gestionnaires en émergence d’ici.
Avant de fonder Altervest, Geneviève a travaillé dans de grandes institutions financières québécoises dont la Bourse de Montréal et la Caisse de dépôt et placement du Québec. Elle a également acquis de l’expérience internationale en travaillant chez Pictet : une grande banque privée suisse. Le noyau de son expérience en dérivés s’est fait à même le parquet de la Bourse de Montréal où elle négociait des contrats à terme à la criée pour la première firme qu’elle avait créée à l’époque.
Voici les questions (4) : Thème les Femmes en finance
- Pouvez-vous nous parler un peu de vous et comment vous en êtes arrivé là où vous en êtes dans votre carrière ? Au départ, je voulais étudier en science dans un domaine relié à la médecine, car je voulais aider les gens, mais mon parcours fut fort différent. Après mes études en business à l’Université de Vancouver, je suis retournée à Montréal, mais il n’y avait pas d’emploi dans mon domaine. Mon père qui travaillait au parquet de la Bourse de Montréal à son compte m’a introduit à ce monde et c’est là que j’ai réalisé que c’était ma place! J’ai travaillé six mois au parquet et six mois pour une firme et j’ai su tout de suite que c’est ça que je voulais faire dans la vie, travailler à mon compte au parquet! Pour ce faire j’ai dû emprunter 25 000 $ et de là tout s’est enchainé et c’est là que j’ai commencé ma carrière financière en tant que négociatrice indépendante de contrats à terme au parquet. Avant de fonder Altervest en 2010, j’ai travaillé pour certaines des plus grandes institutions financières et caisses de retraite au Canada, telles que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), TAL Private Wealth et Pictet Canada. J’ai créé Altervest, car je trouvais qu’il manquait de produits adaptés et je voulais démocratiser l’accès aux placements alternatifs pour le grand public. À l’époque, il n’y en avait presque pas dans les portefeuilles traditionnels des investisseurs, mais aujourd’hui on crée des portefeuilles qui ont plus que 50% de produits alternatifs.
- Quels conseils donneriez-vous à une autre femme débutant dans l’industrie des fonds d’investissement ? C’est de suivre ses passions et ses valeurs, de ne pas avoir peur de changer les choses, d’avoir des idées différentes. L’industrie a beaucoup évoluée au cours des dernières années et les femmes prennent de plus en plus de place, c’est beaucoup plus inclusif.
- Comment votre implication avec les gestionnaires en émergence a-t-elle amélioré votre développement de carrière? En créant le Conseil des gestionnaires en émergence (CGE) en 2014, j’ai fait beaucoup de mentorat avec les jeunes gestionnaires afin de les aider à intégrer le secteur financier et j’ai fait énormément de démarchage pour attirer de nouveaux membres, ce qui a sûrement retardé le développement de mon entreprise. Par contre, nous avons réussi à créer une communauté d’entrepreneurs en gestion d’actifs où les gens travaillent tous ensemble dans le but commun, celui du bien-être financier des investisseurs et ça je pense que c’est ma plus grande fierté. J’ai récemment passé le flambeau à Charles Lemay, mais je suis toujours Vice-présidente.
- Le CFIQ célèbre son 25e anniversaire. L’industrie, et en particulier le rôle des femmes dans celle-ci, a parcouru un long chemin au cours de ces années. Comment les entreprises peuvent-elles aider les femmes à aller de l’avant ? La première chose qui me vient à l’idée est la flexibilité des horaires. En réalité, dans le domaine de la finance, on a besoin d’un ordinateur et d’une connexion sécurisée donc on peut travailler de n’importe où. Selon moi, la pandémie a beaucoup aidé dans la conciliation travail-famille, car les employeurs n’ont pas eu le choix de s’adapter et en fin de compte ils ont réalisé qu’il était possible d’être performant même à l’extérieur du bureau. Les nouvelles règles de gouvernance ont aussi aidées, tel que d’avoir un conseil d’administration qui contient 50% de femmes à forcer l’accélération de la diversification. Les entreprises devraient sensibiliser les femmes que la finance est un secteur d’impact social auquel elles peuvent aider à contribuer au mieux-être de la société.